Depuis Octobre 2016, une crise sévit dans la partie anglophone au Cameroun, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dès lors, des revendications corporatistes se sont transformées en réclamations politiques. Des velléités sécessionnistes se sont accrues et la population se trouve piégée entre les rebelles qui commettent des exactions et l’armée qui riposte. Ces affrontements asymétriques ont atteint leur paroxysme et les populations ont été contraintes de libérer les zones de conflits qui pourtant renfermaient leurs terres, leurs biens, toutes leurs possessions et les fruits du travail de toutes leurs vies. Ils ont fui pour s’en aller vers les zones voisines mais tout de même étrangères, de par la différence de la langue qui désormais leur sera méconnue.
Les villes et villages francophones environnants se sont vus envahir par les migrants. Dans l’arrondissement de Galim, à l’Ouest du Cameroun et plus précisément dans le département du BAMBOUTOS, ces déplacés sont désormais nombreux. Une fois en zone d’accueil, va se poser le problème de leur survie. Autrefois l’Etat et les organisations humanitaires apportaient de l’aide à ces déplacés mais aujourd’hui, les fonds d’aides deviennent de plus en plus rares et cela est dû aux multiples crises qui secouent actuellement le monde. Cette situation rend le quotidien de ces migrants très pénible. Mais ceux qui en souffrent beaucoup plus sont ces enfants mineurs qui se retrouvent en terre inconnue complètement isolés parce qu’ayant perdu leurs parents et leur famille pendant la fuite.
Les conditions de vie des déplacés, à Galim particulièrement, arrondissement riverain du Nord-Ouest où la crise a fait beaucoup de ravages, sont déplorables et cela pour plusieurs raisons. Au départ, ils ont été bien accueillis mais après quelques temps, les sécessionniste se sont infiltrés dans cet arrondissement et ont causé la mort de plusieurs autochtones. Dès lors, les populations hôtes ont développé une certaine méfiance à leur endroit avec pour conséquence l’augmentation des prix des loyers, les expulsions des domiciles d’accueils, le rejet etc.
Ce rejet affecte de façon plus alarmante la vie des enfants âgés entre 10 et 16 ans (filles et garçons) qui ont perdus leurs familles (parents et autres) dans le conflit et vivent seuls. Ceux-ci sont appelés à se débrouiller pour pouvoir survivre. Rendus dans l’arrondissement de Galim, nous pouvons voir un nombre croissant d’enfants errant çà et là dans les rues. Ces mineurs sont exploités abusivement par des personnes sans humanisme.
Certains sont devenus de petits voleurs dans les quartiers. Dans cette lancée d’autres trouvent la mort parce que battus par les populations hôtes. Ils se livrent à la drogue et sont sexuellement abusés par des bourreaux qui leur promettent le bien-être. Toutes ces allégations nous sont rapportées par les populations de ladite zone. Les petites filles quant à elles, se livrent à la prostitution et sont aussi abusés sexuellement. Les personnes perverses profitent donc de leur vulnérabilité pour les utiliser à des fins inhumaines et désobligeantes.
La dignité de ces enfants est bafouée au plus haut point, leur droits ne sont pas respectés et leur enfance leur est arrachée des manières les plus violentes, et tout ceci pour avoir commis le seul crime de se retrouver seuls en terre étrangères. Ils sont désormais des victimes du destin et de la guerre.
Après nos enquêtes nous avons pû mesurer l’étendue des problèmes que les enfants déplacés rencontrent dans cette localité :
- Manque de logement : certains n’ont pas de maison d’habitation et vivent dans des maisons abandonnés ou à moitié construite en attendant que le propriétaire ne vienne les déguerpir de là.
- Non scolarisé : beaucoup de ces enfants déplacés ne vont pas à l’école à cause du manque des moyens financiers et des infrastructures scolaires.
- Manque de moyen de subsistance : beaucoup parmi ces enfants sont obligés de se livrer aux dérives pour pouvoir manger. Ils ne savent pas toujours à quel saint se vouer. Même si les populations de la zone ont encore la volonté de les aider, il ne faut pas perdre de vue que la vie au Cameroun est devenue de plus en plus chère et difficile. Les familles peinent à se nourrir au regard des coûts des denrées alimentaires sur la marché.
- Manque d’infrastructure scolaire pour accueillir tous ces enfants.
- Manque de fournitures scolaires pour la plus part.
Nous sommes donc allés vers certains chefs traditionnels de la localité afin qu’ensemble nous puissions trouver des stratégies pour apporter un soutien durable à ces enfants dont l’avenir est désormais hypothéqué.
Notre besoin :
- Des logements à rénover
- Du matériel pour rénovation
- Du matériel pour aménagement
- Des espaces cultivables
- Des semences (champignons, fraises, menthe )
- Des denrées de première nécessité
- Des fournitures scolaires
- La construction et l’aménagement de 02 salles de classe
- La construction d’un atelier de formation au petit métier
Nous avons déjà obtenu de 03 chefs traditionnels des donations.
Ressources disponibles :
- 02 logements en ruine à rénover
- Une unité à transformer en atelier de formation
- Des parcelles de terres cultivables
- 02 salles de classe construite en matériaux provisoires et que nous allons rénover et si possible construire en matériel définitif.
Pour vous frotter à la réalité que nous avons touchée du doigt, vous pouvez regarder la vidéo suivante:
Notre objectif
Objectif immédiat
Nous comptons dans ce projet prendre en charge 50 enfants déplacés âgés entre 10 et 17 ans (logement, scolarisation, nutrition, insertion professionnelle).
Pour la réalisation de ce projet, nous disposons
Ressources humaines disponibles :
- 04 Techniciens agro-pastoraux pour les formations en agriculture (culture du champignon, de la fraise, du thé à la menthe et les formations en élevage (élevage de l’escargot géant d’afrique et de la vollaile) avec le soutien du Cabinet BLC & Partners partenaire de la SOCIPRODD.
- 02 Techniciens en bâtiment pour les travaux de construction et de renoovation le soutien du Cabinet BLC & Partners partenaire de la SOCIPRODD.
- 04 Formateurs aux petits métiers (fabrication des objets d’art, recyclage des déchets) avec le soutien du Cabinet BLC & Partners partenaire de la SOCIPRODD.
- 10 agents humanitaires pour la prise en charge des enfants (Association SOCIPRODD).
Ressources matérielles disponibles
- 02 habitats à rénover et à aménager (don de l’autorité traditionnelle)
- 5 hectares de terrain pour la mise sur pied des projets agricoles, d’élevage et de construction divers (dons de l’autorité traditionnelle)
- 01 salle de bureau qui abritera le management du projet dans l’arrondissement (don de l’autorité traditionnelle)
- 01 moto pour se déplacer aisément dans la localité cible (don d’un bienfaiteur)
Assistance sollicité
- Pour la rénovation des maisons données et la construction du bâtiment scolaire, nous avons besoin du matériel de construction (tôles, sable, ciment, peintures, contreplaqué, planches, plaque solaire)
- Pour l’aménagement des locaux nous avons besoins (lits complets, chaises, tables, téléviseur, armoires, cuisinière, ustensiles de cuisine)
- Achat des denrées de première nécessité pour la première année du projet (riz, huile, pâtes alimentaires, farine de blé etc.)
Résultats
À termes, le projet va contribuer à prendre en charge 50 enfants, à les scolariser et à former d’autres aux petits métiers (formation en agriculture notamment en culture du champignon comestible et des maraîchères, culture de la fraise, fabrication des objets d’art, recyclage des déchets, élevage des escargots). Ainsi ces enfants pourront être autonomes et ne seront plus abusés ou exploités.