La condition des mineurs déplacés internes préoccupe davantage la société civile et plus encore la SOCIPRODD. Pendant que la situation semble être calme dans les régions en crise, les personnes déplacées vivent encore la misère et plus particulièrement les mineurs. Il suffit de faire un tour dans certaines zones urbaines et certains milieux ruraux qui accueillent ces déplacés pour savoir de quoi on parle. A Douala et particulièrement dans la zone de BONABERI, on a découvert que les filles âgées de moins de 16 ans se livrent à la prostitution et les garçons mineurs au vol.
C’est à cause du manque de moyens de subsistance que nous nous livrons à ces actes, nous rapportent certains ! Il suffit de vous rendre dans la zone dite « gare routière » aux environs de 23 heures dans la nuit pour toucher du doigt la réalité de ces petites filles qui autrefois étaient l’espoir des parents décédés il y’a des mois à la suite des exactions commises sur eux dans leur région. Ces petites filles dont l’avenir est désormais hypothéqué sous le poids de la dépravation n’ont pour « matériel de travail » que leur sexe.
Les jeunes garçons errant çà et là, se livrent à la drogue et au vol. Ils nous rapportent qu’ils ne parviennent pas à trouver un emploi en raison de leur âge et de leur statut. On ne veut pas nous faire confiance ou nous donner une chance, nous rapportent-ils !
Autrefois et lorsque la crise était brulante, l’Etat du Cameroun apportait un peu d’aide aux personnes déplacées mais aujourd’hui, ces aides n’existent pratiquement plus. Si des mesures sérieuses ne sont pas prises, ces enfants constitueront pour l’avenir d’énormes dangers. La société civile locale devrait donc se mobiliser de manière concertée pour apporter une solution durable en ce qui concerne l’aide à offrir à ces déplacés mineurs.